52Le gouvernement imposait aussi très lourdement le paysan, tant directement qu indirectement. Quand Walling publiait son texte (sus mentionné. le prix du pétrole se trouvait porté au quadruple par le montant de impôt;celui de alcool au quintuple de son coût de production; celui du thé augmenté de la moitié de son prix de revient. impôt sur les terres des paysans montait la totalité du rendement qu elles pouvaient produire, plus la majeure partie de ce que les paysans pouvaient gagner par leur travail ailleurs que sur leurs lots. Les percepteurs des contributions arrivaient dans les campagnes au moment de la ré.
colte et enlevaient tout ce qui appartenait au paysan et était pas considéré comme absolument nécessaire pour empêcher une mort immédiate par inanition. Le professeur Simkhovitch a établi par des statistiques que, dans la province de Novgorod (centre Nord. la différence manquante entre la quantité aliments nécessaires pour alimentation et celle que les paysans pouvaient récolter sur leurs lopins de terre, atteignait la valeur de millions de roubles, somme que les paysans se trouvaient forcés de gagner en allant se placer en service dans les villes, ou en travaillant dans des fabriques, ou en journées chez les propriétaires fonciers Les impôts montaient un total équivalent et il ne restait au paysan que 12 roubles 50 (27 Fr) environ par ménage; sur cette somme, 11 devait acheter une partie de ses aliments, tous ses habits, les outils agricoles et tout ce dont, en plus, il avait besoin.
Les paysans pouvaient peine se permettre le luxe un grossier vêtement en peau de mouton (le touloupe) et ce vêtement indispensable était porté jusqu ce qu il ne tombe en loques. Ils ne pouvaient pas garder pour leur propre usage les cuirs qu ils produisaient, mais étaient obligés de porter des espèces de pantoufles faites en écorce arbre (ce qui les obligeait marauder dans les forêts. Les harnais de leurs bêtes étaient en cordes, ou en tresses de fibres végétales. Ils ne pouvaient pas acheter de dessous (linge de corps) en laine même en hiver. Les tarifs élevés sur les tissus de coton augmentaient leur difficulté de en procurer. Ils ne mangeaient de viande que les jours de grandes fêtes, et rarement des légumes. Ils ne pouvaient se permettre le luxe acheter du thé, mais buvaient du kvass (breuvage aigrelet fait une infusion de croûtes de pain noir avec un peu de malt et de levain. Leur nourriture principale était une soupe de pommes de terre et oignons et du pain de seigle noir.
Les paysannes travaillaient 12 15 heures par jour;elles étaient maltraitées, dépourvues de tous soins hygièniques et surmenées; souvent elles travaillaient aux champs jusqu la dernière extrémité, accouchant même en plein travail et retournant aux travaux les plus pénibles ou jours après accouchement. insulfisance de nourriture ne leur permettait pas allaiter pendant un temps suffisant et, pour suppléer au lait, elles fourraient dans la bouche de enfant un peu de pain noir mâché, enveloppé dans un