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Les ouvriers sont en fait victorieux. La répression est pas venue bout de leur combativité. Ils organisent, restent vigilants, exigent que les dirigeants nouveaux viennent expliquer dans les usines, y compris Gierek, le nouveau Gomulka. Ils ne se contenteront pas de promesses, Leur pression exercera jusqu ce que le gouvernement cède sur les prix et les salaires, après quelques semaines pendant lesquelles autres usines de Pologne se mettent en grève.
Celles du textile de la région de Lodz en février, démontrèrent que la détermination des travailleurs ne se relâchait pas. Il fallut cette fois encore que le chef du gouvernement et trois membres du Bureau politique du Parti viennent expliquer devant les grévistes.
Pour donner une idée de cette détermination des ouvriers, il suffit de rappeler comment Gierek fut contraint de se présenter devant les centaines de délégués des 12 000 ouvriers et employés des chantiers Warski Szczecin, le dimanche 24 janvier, et le lendemain devant ceux des chantiers de Gdansk. Il avait abord envoyé son nouveau secrétaire chargé des questions économiques, Kocislek. Les ouvriers répondirent par des grèves tournantes et demandèrent le limogeage dudit Kociolek et autres responsables de la répression. Gierek demande alors qu une délégation vienne Varsovie. est le 21 janvier.
Gierek fait son numéro de cabotin et embrasse deux représentants des ouvriers. Mais les ouvriers ne sont pas dupes et Szczecin, la grève avec occupation reprend Renforts de milice. Réponse. le travail arrête partout, y compris dans les transports urbains et les chemins de fer (voir Karol. o. du 71. Gierek doit céder.
Avec une cohorte de dirigeants centraux, il se pointe Szczecin le 24 pour expliquer face aux grévistes et négocier avec le Comité de grève. Il a pris des engagements qu il ne pourra éluder. Les grèves de Lodz obligèrent s exécuter: la hausse des prix décidée en décembre fut annulée le 15 février, compter du ler mars. Le 28 janvier, le gouvernement avait déjà renoncé aux stimulants économiques et rétabli ancien barême des salaires dans les chantiers navals.
Mais laissons maintenant le déroulement des faits. Tous les lecteurs des Cahiers auront sûrement suivi ces événements avec passion et recherché dans toutes les publications les informations et interprétations susceptibles éclairer leur lanterne Venons en donc aux enseignements qu on peut déjà en tirer, ou plutôt aux réflexions que cette révolte ouvrière nous inspire.
QUELQUES REFLEXIONS Nous faisons nôtre la conclusion de article de Karol cité plus haut. Un fait nouveau et énorme doit être enregistré. au cours de la semaine sanglante de décembre 1970, en Pologne, est né un mouvement ouvrier qui échappe au contrôle de tout appareil politique ou syndical et qui se sent assez fort pour négocier égal égal avec ceux qui, jusque là, prétendaient monopoliser la représentation de la classe ouvrière ce fait pourrait. lui seul, changer toutes